« Rubrica » : synchronisation de répertoires multilingues

S’il y a quelque temps, nous avions parlé de comment synchroniser les calendriers sur plusieurs dispositifs en se passant des services Google, aujourd’hui, je souhaite créer, avec le même outil, un carnet d’adresses synchronisé.

Avant même de lister les étapes de ce rapide processus technique, une curiosité linguistique.

En italien, « carnet d’adresses »  peut se traduire avec le mot « Rubrica ».

Ce terme vous évoquerait quelque chose ?

Pour les gourmets passionnés de cuisine italienne, il est impossible de ne pas penser à la sauce « Rubra », accompagnement du « bollito alla piemontese » !

Bien que personnellement je préfère il bagnetto verde dans lequel on glisse une pointe de Rubra (petit bonus : la recette du bagnët vërt), il ne s’agit que d’une nuance chromatique. Rubra vient en effet du latin rouge.

Quel rapport alors entre la couleur et notre carnet d’adresse ?

Rien de plus évident : depuis l’antiquité, on utilisait une encre rouge pour écrire les premières lettres des ouvrages et, encore aujourd’hui il n’est pas rare de voir un répertoire où les lettre de l’alphabet sont en rouge…


Cela n’est pas tellement intéressant pour les adresses mail, car chaque account mail possède déjà un carnet d’adresses synchronisé.

Trois moyens de sauvegarde
Trois moyens de sauvegarde pour être à l’abri : version papier, téléphone, backup Synchthing et (enfin) copie synchronisée (image Pixabay)



Toutefois, il peut se révéler bien pratique pour avoir accès à ses numéros de téléphone (cela dit en passant, il est possible aussi d’enregistrer les anniversaires, des notes et les e-mails de chaque contact).

Épuisée par une intense journée de formation, j’ai partagé une agréable soirée dans un restaurant gastronomique thaïlandais avec les collègues.

Accidentellement, j’ai oublié mon téléphone au restaurant ! Cela ne m’était jamais encore arrivé. J’ai été désemparée en me rendant compte de la centralité d’un smartphone dans la vie pratique de tous les jours…

Heureusement pour moi, j’ai réussi — finalement sans trop de problèmes — à remettre la main sur mon téléphone (avant même qu’il soit accidentellement wipé).

Mais j’ai réalisé que mon carnet en papier sur lequel je faisais une sauvegarde de mon répertoire, il n’était plus à jour depuis belle lurette. Comme je l’ai expliqué, j’avais fait le choix de me passer des services Google (grâce à LineageOS, je vous en ai déjà parlé ?).

LineageOS Android degooglolisé
Calvin Hogg a dessiné le logo de LineageOS, Android degoogolisé que j’utilise depuis 2018

Ce qui signifie, que je ne partage pas mes contacts avec des serveurs commerciaux. Mais je me suis rendue compte qu’en fait, à part les backup régulier du téléphone, je n’avais pas de synchronisation des contacts !

Ayant déjà installé Baïkal pour mes agendas (dont je ne peux qu’admirer la praticité et l’efficacité), trois minutes ont suffi pour mettre à l’abri mes précieuses données.

Pour cela :

  • Je me suis logguée sur mon serveur Baikal (voir l’article précédent pour les instructions d’installation).
    Petit moment de panique car mon gestionnaire de mots de passes ne me proposait rien…
    Il faut se souvenir que pour faire cette manip’, il n’est pas nécessaire de se logguer avec le user du compte crée, mais avec les droits d’administrateurs !
  • Une fois logguée en root, je peux rajouter un nouveau carnet dans mon compte.

  • À ce moment-là, j’ai exporté tous mes contacts (Contacts > Paramètres > Exporter > Exporter vers fichier VCF [à remarquer, un petit bug si je choisis l’option « Partager tous les contacts » : je ne sais pas pourquoi, mais le partage ne concerne qu’un seul contact ?]) vers un fichier VCF.
  • Dans DAVx5 (téléchargé depuis le store opensource F-Droid), j’ai synchronisé le nouveau carnet d’adresses (pour l’instant vide) et je l’ai relié à un nouveau compte dans mes contacts.
  • Ensuite, il ne restait qu’importer sur le nouveau compte mon fichier VCF avec les contacts (ce qui prend un peu de temps, même si finalement, j’étais surprise des dimensions réduites du fichier malgré l’ampleur des contacts).



    Et pour la prochaine fois, je pourrais choisir d’enregistrer le nouveau contact directement dans le carnet d’adresses partagé !

Traducteurs d’italien synchronisez vos agendas !

Encore aujourd’hui une thématique qui, de premier abord, n’a rien à voir avec la traduction ou l’enseignement de l’italien.

Et pourtant, dans la vie d’un freelancer, tout spécialement pour un traducteur et rédactrice web comme je le suis, les rendez-vous sont importants. Les dates butoirs des projets tout autant.

Comme je vous avais déjà présenté dans d’autres billets, je suis attentive depuis longtemps à la sécurisation de vos données. L’utilisation de solutions open-source et libres en général est donc primordiale. Comme je ne souhaite pas laisser vos fichiers en des mauvaises mains, je préfère éviter que nos RDV importants soient utilisés à des fins commerciaux. Comment faire alors ?

En tant que pro de l’internet et du stylo numérique, j’ai plusieurs dispositifs de travail. Deux ordinateurs bureau, un laptop et naturellement un smartphone. Il est donc essentiel de partager mon calendrier. Facile, me direz-vous. Google fournit ce service à quiconque crée un compte. J’ai, bien évidemment un compte Google pour la gestion des Facebooks. Mais je ne souhaite pas m’en servir pour partager mes données.

Baikal : traducteurs d'italien synchronisez vos agendas
Logo du projet Baikal CC BY SA NC

Quelles solutions alors ? Abandonner la synchronisation n’en est pas une !

Je ne vous ai peut-être pas encore parlé de Syncthing que j’utilise pour la synchronisation de mes fichiers entre mes dispositifs. Et ce ne sera pas pour aujourd’hui, car cet outil, bien que puissant, ne permet pas de synchroniser un agenda.

La synchronisation des calendriers Baïkal

Un petit projet bien rodé nous vient à l’aide : Baikal.

Baikal, projet libre et opensource, permet de gérer la synchronisation d’un agenda entre plusieurs dispositifs.

Par manque de temps, pour l’instant, je me limite à partager avec vous les tutoriels et les échanges forum que j’ai suivi pour venir à mon partage :

https://github.com/sabre-io/Baikal/issues/303

https://connect.ed-diamond.com/Linux-Pratique/lphs-046/auto-heberger-son-agenda-avec-baikal

 

Des petites astuces pro

Les traducteurs doivent, en général, prêter une grande attention au sens du détail dans leurs textes. Cette attitude professionnelle se répercute aussi dans d’autres domaines, comme la configuration informatique.

Et je viens partager avec vous une petite astuce qui m’a sauvée d’une mauvaise config.

Un grand merci à Pled, du forum debian-fr pour le tip.

Contrairement à ce qu’on peut trouver dans d’autres tutos (et après avoir observé en FTP l’arborescence des dossiers), l’url pour joindre le calendrier est :

mondomaine.fr/baikal/html/dav.php

L’autre « astuce » consiste à trouver une solution à un « problème » assez embêtant.

Pour tester ma configuration, j’avais créé uniquement un calendrier test. Dans la vie réelle, il m’en faut plus. Après avoir configuré correctement le serveur, j’en ai donc rajouté. Quelle déception quand, en cliquant sur Synchroniser, mon nouveau calendrier n’apparait pas ! Mais, pas de panique, c’est tout à fait normal.

Pour rajouter un nouveau calendrier, il faut demander de l’ajouter.

Dans Simple Agenda, que j’utilise sur mon Android degooglisé, il faut aller dans le menu contextuel et cliquer sur « Actualiser la liste des calendriers ».

Avec Thunderbird, il vaut mieux cliquer sur « Créer un nouveau calendrier ».

Voilà, il vaut mieux lire ce petit conseil plutôt que passer 20 minutes en appuyant compulsivement sur « Synchroniser » sans résultat…

Intégrer WordPress à un site statique

On pourrait croire que je m’éloigne du thème du blog…mais non !

Du codage et du langage

localisation, compétences informatiques, création site internet
Je découvre grâce à ce billet que la devise de WP est « code is poetry », « le code c’est de la poésie ». Je n’arriverais pas jusqu’à là, mais le lien entre code informatique et langage humain est certain !

Dans le métier de traducteur, on peut faire de la localisation de sites internet ou de logiciels (extensions, plug-in, applications, etc.).

C’est ce que j’ai fait dans le passé pour certaines extensions de Mozilla Firefox, pour la documentation d’un paquet LaTex et pour certaines fonctionnalités de LibreOffice.

Je compte prochainement me dédier à la localisation du plug-in Zotpress

Pas tous les profiles de traducteurs sont adaptés à ce travail. La maîtrise linguistique va de pair avec une connaissance, au moins élémentaire, de certains langages de programmation (php, python, etc.) ou de langages de markup comme HTML5 ou CSS.

En tant que passionnée d’informatique libre, je maîtrise les bases de ces langages et, parfois, je m’amuse avec.

Des projets pour avancer

Aujourd’hui un petit défit à l’ordre du jour.

Pendant que je travaille au projet du site internet pour l’association Andiamo, je remarque que sur mon site letterali.fr, je n’ai pas poussé très loin l’intégration du blog au reste du site.

En effet, j’ai crée le site en statique et j’ai installé WordPress que pour la partie blog (je préfère mettre les mains dans le code et pas tout laisser gérer à un CMS…qui est très bien pour un blog, mais qui ne me satisfait pas pour un site).

Bref, je ne vais pas discuter des avantages/désavantages de WordPress. Il y a des situations où un CMS est très utile, voire même incontournable.

Donc, je vais faire c’est un journal de bord de mon projet.

Définition des objectifs :

Je souhait intégrer mes derniers articles WP de la section blog au site principal.

Étapes :

  1. Chercher la documentation sur la faisabilité du projet ;
  2. Mise en place du projet.

Concernant le premier point, il faut dire que j’ai trouvé un article parfait pour faire ce que je veux !

https://www.freecodecamp.org/news/how-to-integrate-a-static-website-with-wordpress/

Marco Venturi, un développer de Rome, a écrit un tutoriel qui présente l’intégration d’articles WordPress à un site statique. Exactement ce que je cherche !

Je vais donc procéder aux étapes suivantes : me renseigner sur les API de WP pour en intégrer les clés dans mon code, templater des cards à rajouter sur mon homepage, tester le code…

création site internet
On dirait mon écran (j’utilise Bluefish pour le code et la couleur syntactique)…

La suite dans un prochain billet (ou directement sur l’home page de mon site) !

Zotero : formez-vous à la bibliographie automatique

Zotero est le gestionnaire de références bibliographiques incontournable pour tout travail scientifique et littéraire !

Vous en pouvez plus de passer au peigne fin des ennuyeuses listes d’ouvrages à la recherche d’une virgule au mauvais endroit ?

Vous voulez éviter de vous perdre dans le labyrinthe des articles PDF enregistrés sur des multiples disques durs et clés USB ?

Vous devez perdez parmi les citations traduites et  les traductions des citations ?

Zotero gestion bibliographique
Zotero est la porte pour une gestion bibliographique centralisée et automatisée

Pendant la traduction de l’essai anthropologique Sous les Traces de Gabriella D’Agostino (Éd. Petra 2018), lors de mon enquête de terrain ou encore pour la refonte du site internet du CMLO, il a été essentiel de gérer de façon uniforme et centralisée les multiples références bibliographiques.

Zotero : la solution à la gestion bibliographique

Zotero est un logiciel agile. Il permet de créer une  base de données bibliographique en quelques clics. À partir des portails internet des revues scientifiques, des archives libres ou d’OPAC, nous pouvons facilement intégrer une référence à notre bibliothèque. Nous pouvons d’ailleurs articuler celle-ci en plusieurs dossier et sous-dossiers, selon les projets.

Et nous pouvons également rajouter des PDF que nous avons téléchargés ou glanés sur la toile.

Bref, une fois la base de données bibliographique constituée, nous pouvons l’organiser (via des tags), prendre des notes et commenter les textes, la partager dans des groupes de travail…

Mais l’utilité de Zotero ne s’arrête pas là !

Il est possible, à travers le plug-in pour Word ou Libreoffice, de créer facilement une bibliographie. Et cela selon le style de citation que nous avons choisi…ou crée.

En effet, nous pouvons naturellement nous amuser à adapter le CLS (style de citations) aux normes éditoriales à suivre.

En tant que grande adepte de LaTeX pour la rédaction des documents scientifiques (eh, oui, même en sciences sociales !), j’exporte facilement la bibliographie en biblatex.

Zotpress : un plugin wordpress pour l’intégration de Zotero

Sur un site internet géré par le CMS WordPress, il est possible, via des short-codes, de rajouter directement des bibliographies.

Il faut remercier la développeuse Katie Seaborn d’avoir crée cet outil fantastique : Zotpress. Au passage, elle mérite un grand merci pour son travail de support au plugin…qui est totalement gratuit et open-source.

Je vais prochainement me dédier à la localisation du plugin en italien et français pour rendre l’expérience utilisateur encore plus simple.

se traduit par une bibliographie, ordonnée, affichée selon le style voulu et…automatique !

Rien de plus facile !

Enfin, une fois qu’on a compris comment cela fonctionne.

J’utilise Zotero depuis 2008, au fur et à mesure du temps, j’ai cerné son fonctionnement et ses complexités.

Pour mes collègues au CMLO, j’ai crée une formation pour l’utilisation de Zotero et Zotpress pour WordPress.

Tout y est : de la gestion de la base des données à l’intégration sur les pages internet.

La formation de base est dispensé en 6h de présentation et 4h d’exercices pratiques pour la mise en place des procédés.

Les supports pédagogiques sont personnalisés et constitués de fiches + tutoriels détaillés. Les prérequis sont des connaissances informatiques de base. Pour le module Zotpress il est souhaitable maîtriser WordPress (bien que cela ne soit pas indispensable, car nous pouvons rajouter  une formation rapide aux bases de la publication WordPress).

Sur la base de ma première formation, j’ai développé deux cours :

  • Zotero pour le travail de traducteur

  • Zotero pour WordPress

Et pour finir, une video de l’Université de Genève qui explique avec humour les avantages de Zotero :

N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’être formés à Zotero spécialisé pour la traduction et l’internet.

Wipe : comment assurer la confidentialité des traductions

Pour les projets confidentiels que les clients me confient, il est essentiel de se servir d’un logiciel pour l’élimination définitive des données.

données confidentiellesJ’ai choisi securedelete.

Intégré directement à Nautilus, le gestionnaire de fichier de Gnome, securedelete permet d’effacer les documents une fois la traduction réalisée.

Paradoxalement, si d’un côté, je mets tout en place pour réaliser des backups et des sauvegardes (sécurisées), il faut aussi pouvoir assurer aux clients qu’aucune trace reste sur mon ordinateur. Installable directement depuis le dépôt officiel de Debian, securedelete, assure l’effacement définitif des fichiers, selon la méthode Gutmann. Celle-ci, initialement prévue pour les disques durs magnétiques, a été revisitée et mise à l’ordre du jour. Elle permet ainsi la réécriture des données sur un fichier, en assurant l’effacement définitif.

Il faut pas oublier d’installer l’extension nautilus-wipe pour une intégration directe, avec le clic droit de la souris.

https://packages.debian.org/buster/nautilus-wipe

https://packages.debian.org/buster/secure-delete

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_de_Gutmann

Nouvelle année, nouvelles catégories

Bien qu’intraduisible, AUGURI !, est de mise pour vous souhaiter une nouvelle année !

Meilleurs vœux, dirait-on en français, pour fêter cette nouvelle étape du calendrier.

Et pour marquer le pas, sur mon blog, je souhaite inaugurare (inaugurer, mais en français on fait l’impasse sur le jeu de mots) deux nouvelles catégories de posts : « Humanités Numériques » et « Lectures ».

La première rassemble réflexions et pratiques autour de l’informatique appliquée aux sciences humaines. Cela découle de la riche mission au Centre Méditerranéen de Littérature Orale. En tant qu’attachée à la communication et l’information, j’ai géré le projet de refonte du site internet de la structure. Et un portail de ressources en littérature orale est bien évidemment source de multiples réflexions techniques et théoriques… sur la numérisation et sur l’utilisation d’outils informatiques pour/en sciences humaines et sociales.

La deuxième catégorie est tout d’un autre genre. Ayant passé par la case isolement Covid, non seulement j’ai profité de mon bureau pour la gestion de mon propre parc informatique. Privée de sortie, je me suis évadée par les paroles et les écrits. J’ai eu la possibilité de me remettre à l’écriture. Corrections d’anciennes nouvelles, idées pour des nouveaux textes, nouvelles pages qui ont vu le jour.

Mais, aussi, j’ai redécouvert le plaisir essentiel de la lecture. C’est une passion bien ancrée en moi. Et pour qu’elle reste encrée sur les pages web de ce blog, j’ai décidé de vous présenter quelques livres que j’ai côtoyés. Bien qu’hétérogène – parfois sur papier, parfois sur une liseuse, parfois même en audio – l’univers lu trace un fil rouge d’inspirations. Nourritures essentielles à l’esprit et à l’amélioration constante de l’écriture.

Les livres et les phrases d’auteurs plus ou moins célèbres, mais talentueux, sont les matériaux qui construisent mes futurs textes.

Humanités numériques : notes pour Debian

Lors de ma dernière mission au Centre Méditerranéen de Littérature Orale, j’ai pu mettre à profit deux domaines de compétences, souvent considérés — à tort — comme contradictoires : les sciences humaines et sociales et l’informatique.

Les liens entre les langages humains et informatiques sont pourtant étroits. Le développeur qui a donné vie à l’ancêtre de php, perl, avait une formation d’ethnolinguiste. Ce n’est pas un hasard : en linguistique comme en informatique on parle de langage, de syntaxe…

Dans mon optique, je ne m’intéresse pas à l’informatique comme déclinaison des mathématiques. J’applique plutôt des techniques d’enquêtrice ethnologique, en me passionnant pour le fonctionnement des systèmes et pour la compréhension de leurs mécanismes complexes.

Passionnée d’informatique libre depuis des lustres (ma première installation de GNU/Linux date de 2003, époque préhistorique dans l’univers numérique), j’ai étudié les ordinateurs en autodidacte (en ayant quand même eu par la suite quelques cours à la fac, faut le dire) et je me suis spécialisée dans leur utilisation appliquée aux sciences humaines et sociales, à la communication et à l’écriture.

Humanités numériques et opensource
Les mascottes de GNU/Linux, système essentiel pour le développent des humanités numériques open-source

Le billet d’aujourd’hui se veut essentiellement pratique.

Suite à un upgrade hardware, j’ai installé sur mon nouveau disque mon système de prédilection : Debian (Bullseye).

Je ne réinstalle pas souvent mes machines. Grâces aux mises à jour et à la stabilité de Debian, je peux garder un système pendant plusieurs années, voire même des décennies.

Voici donc un petit memento pour tous les paramétrages de post-installation.

En général, j’utilise comme environnement de bureau Gnome (même si j’ai un faible pour Openbox, quand les ressources de la machine ne me permettent pas d’utiliser mon favori).

Chiffrage d’une partie du système

Travaillant avec les documents qu’on me confie, il est hors de question que je les laisse en clair sur mon ordinateur. En cas de cambriolage pour ma tour, vol de mon portable ou soustraction de données à distance,je souhaite protéger mes données et vos papiers.Une possible solution aurait été de chiffrer l’entièreté du disque dur, via LUKS. Le seul souci de cette méthode (à part la lenteur du système qui affectait les anciens disques, mais qui n’est plus d’actualité avec les SSD) c’est des bugs dans la gestion non chiffré de la partition /boot, nécessaire pour le démarrage, et certaines complications dans un système dual-boot comme le mien (si les clients me le demandent, ou pour des projets spécifiques, il se peut que j’utilise SDL Trados, sous Windows : je garde en conséquence un boot EFI).Une autre raison c’est qu’en cas de pépin harware, je ne pourrais plus rien récupérer de mon disque, même pas les fichiers de configuration ou mes wallpapers préférés, que je ne garde pas forcément chiffrés (même si le système de sauvegarde devrait mettre à l’abri de cela).Alors comment mettre en place un système sûr et pratique ?J’ai longtemps utilisé ecryptfs-utils à ce but, mais il semblerait aujourd’hui dépassé.Le remplaçant est intégré au noyeau linux et s’appelle fscrypt.

Desktop is home dir

Pour moi, le Desktop est une vraie métaphore d’un bureau réel. Sur celui-ci je garde les documents (livres, articles, post-it, etc) relatifs au projet sur lequel je suis en train de travailler.Une fois le projet conclus, j’archive en triant.  Je me perds dans les bureaux virtuels remplis d’icônes. Pour moi il n’y a quelques dossiers essentiels (comme sur mon bureau, j’ai un Grevisse, un Petit Robert, un Garzanti, un Devoto-Oli ainsi que le Dictionnaire d’ethnologie d’Izard et Bonte).J’ai entendu dire que pour le feng-shui, seulement les objets d’utilisation courante doivent être visibles. J’applique la même maxime à mon bureau virtuel…Malheureusement, dans les paramètres de default sur Gnome, il y a un dossier /home/Desktop.Je le trouve redondant et inutile. J’aime avoir les dossiers ~/Documents, ~/Images etc directement sur le bureau et me passer du dossier Desktop, qui rajoute à mes yeux inutilement de l’entropie.Pour ce faire, sur les anciennes versions de Gnome, avec dconfig on pouvait cocher la case « Desktop is home dir », c’est à dire que le dossier ~/Desktop est supprimé et on utilise directement le /home comme Desktop.
Que du plaisir et de la facilité pour retrouver mes fichiers.

Avec la nouvelle version de Gnome, il faut changer un paramètre dans un fichier de configuration de l’utilisateur.

Plus précisément, il s’agit de ~/.config/user-dirs.dirs

que voici :

# This file is written by xdg-user-dirs-update
# If you want to change or add directories, just edit the line you're
# interested in. All local changes will be retained on the next run.
# Format is XDG_xxx_DIR="$HOME/yyy", where yyy is a shell-escaped
# homedir-relative path, or XDG_xxx_DIR="/yyy", where /yyy is an
# absolute path. No other format is supported.
# 
XDG_DESKTOP_DIR="$HOME"
XDG_DOWNLOAD_DIR="$HOME/Scaricati"
XDG_TEMPLATES_DIR="$HOME/Modelli"
XDG_PUBLICSHARE_DIR="$HOME/Pubblici"
XDG_DOCUMENTS_DIR="$HOME/Documenti"
XDG_MUSIC_DIR="$HOME/Musica"
XDG_PICTURES_DIR="$HOME/Immagini"
XDG_VIDEOS_DIR="$HOME/Video"

 

Filtre lumières rouges

Thèmes personnalisés

Icônes sur le desktop

Synchronisation des fichiers

Sauvegardes automatisés du système

Paramétrage Thunderbird

GPG

Comptes mails

Importation des fichiers personnels des profiles de Firefox et Thunderbird

Installation VPN

Login avec nom utilisateur

Pilotes imprimante

Bien que l’écran soit un formidable outil de travail, le papier, ça l’est encore plus…surtout pour la correction des travaux.

J’ai donc acquis une imprimante laser monochrome. Certes ce n’est pas un foudre de guerre, mais elle fait correctement le travail.

Seulement que…même si ces dernières années les avancées de la reconnaissance du matériel pour GNU/Linux furent formidables, les constructeurs refusent encore le développement de pilotes libres et ne s’occupent pas vraiment de travailler sur ceux propriétaires pour leurs machines.

Résultat : installer ma Canon MF5730 est quelque peu laborieux.

J’ai essayé de trois façons différentes avant d’aboutir.

Finalement, il m’a suffit télécharger le dossier ici :

https://github.com/ondrej-zary/carps-cups

Et en suivre les consignes dans le readme :


Compiling from source
---------------------
Requirements: make, gcc, libcups2-dev, libcupsimage2-dev, cups-ppdc

To compile, simply run "make":

    $ make

To install compiled filter and drv file, run "make install" as root:

    # make install

or

    $ sudo make install

You can then install the printer using standard GUI tools or CUPS web interface.

J’ai donc pu installer correctement mon imprimante et envoyer la première impression 🙂

 

Résolution erreurs

Trois rangées d’onglets sur Firefox

Malade d’ongletite aiguë, je procède dans mes recherches sur le net en ouvrant des onglets. Je les épingle, je les déplace, je les range en différentes fenêtres…mais il est essentiel pour moi de garder un œil sur eux.Anciennement, j’utilisais une extension de Firefox qui permettait d’avoir la fonction multi-raw tab, c’est à dire, de classer les onglets sur plusieurs rangées.Malheureusement, cela date d’il y a plusieurs versions et cette fonctionnalité, essentielle pour moi, n’est plus disponible.Mais il y a une solution à tout !Les comportements de Firefox sont régis par plusieurs fichiers de configuration, dont un, à créer qui permet d’obtenir ce que je souhaite.Je me suis inspirée de ce tutoriel pour mettre en place la solution :Elle consiste à créer le fichier userChrome.css et à le positionner dans le dossier Chrome (à créer éventuellement) du dossier personnel.Pour avoir une idée du fichier qui marche chez moi : https://pastebin.com/1LKRuDMN


/* Source file https://github.com/MrOtherGuy/firefox-csshacks/tree/master/chrome/multi-row_tabs.css made available under Mozilla Public License v. 2.0
See the above repository for updates as well as full license text. */ /* Makes tabs to appear on multiple lines */ /* Tab reordering will not work and can't be made to work */ /* You can use multi-row_tabs_window_control_patch.css to move window controls to nav-bar*/ /* You might want to move tabs-new-tab-button outside tabs toolbar for smoother behavior */ /* Change the --multirow-n-rows to change maximum number of rows before the rows will start to scroll */ :root{ --multirow-n-rows: 3; --multirow-tab-min-width: 150px; --multirow-tab-dynamic-width: 1; /* Change to 0 for fixed-width tabs using the above width. */ } /* Scrollbar can't be clicked but the rows can be scrolled with mouse wheel */ /* Uncomment the next line if you want to be able to use the scrollbar with mouse clicks */ /* #tabbrowser-arrowscrollbox{ -moz-window-dragging: no-drag } */ /* Uncommenting the above makes you unable to drag the window from empty space in the tab strip but normal draggable spaces will continue to work */ #tabbrowser-tabs{ min-height: unset !important; padding-inline-start: 0px !important } @-moz-document url(chrome://browser/content/browser.xhtml){ #scrollbutton-up~spacer, #scrollbutton-up, #scrollbutton-down{ display: var(--scrollbutton-display-model,initial) } scrollbox[part][orient="horizontal"]{ display: flex; flex-wrap: wrap; overflow-y: auto; max-height: calc(var(--tab-min-height) * var(--multirow-n-rows)); scrollbar-color: currentColor transparent; scrollbar-width: thin; } } .scrollbox-clip[orient="horizontal"], #tabbrowser-arrowscrollbox{ overflow: -moz-hidden-unscrollable; display: block; --scrollbutton-display-model: none; } .tabbrowser-tab{ height: var(--tab-min-height); } #tabbrowser-tabs .tabbrowser-tab[pinned]{ position: static !important; margin-inline-start: 0px !important; } .tabbrowser-tab[fadein]:not([pinned]){ min-width: var(--multirow-tab-min-width) !important; flex-grow: var(--multirow-tab-dynamic-width); /* Uncomment to enable full-width tabs, also makes tab dragging a tiny bit more sensible Don't set to none or you'll see errors in console when closing tabs */ /*max-width: 100vw !important;*/ } .tabbrowser-tab > stack{ width: 100%; height: 100% } #alltabs-button, :root:not([customizing]) #TabsToolbar #new-tab-button, #tabbrowser-arrowscrollbox > spacer, .tabbrowser-tab::after{ display: none !important } 

Ensuite, il faut pas oublier d’activer le toolkit legacy dans about:config (le passer en true).

Et le tour est joué !

Installation dictionnaires et correcteurs

Logiciels essentiels :

LaTeX

OmegaT

Signal

 

 

Lexique de crise (premier épisode)

Italie et France sont parmi les pays les plus touchés au monde dans la crise du COVID19.

Une période difficile des deux côtés des Alpes. Au-delà des différences nationales, dans la Botte comme dans l’Hexagone, on fait face à une situation délicate, avec beaucoup de décès, des mesures contraignantes pour la population, une crise économique qui se dessine, des soignants sous-pressions

Mais également des solidarités qui se tissent ! Les deux Pays semblent partager la même envie de ressortir humainement enrichis de la crise, en prospectant de nouveaux horizons.

Petit conseil de lecture : le blog d’une artiste italo-française qui peint avec beaucoup de justesse et d’émotion la réalité (et la crise) des deux pays.

En tant que traductrice italienne en France, la veille informationnelle fait partie de mon quotidien. Chaque jour, j’analyse les principaux médias, italiens comme français.

Dans cet article, je ne profiterai pas de mon expertise anthropologique pour présenter une comparaison des différents vécus de la crise ; cela demanderait une bien longue étude. Je vais esquisser quelques considérations terminologiques à propos des mots utilisés dans la communication autour du covid.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la parenté entre les deux langues ne nous prive pas de différents défis de traduction.

Le premier défi : le confinement

Prenons un terme qui revient avec insistance dans la vie de chaque jour : « confinement », dans sa déclinaison future « dé-confinement ». Comment traduire cela en italien ?

Le calque traductologique confino séduit par sa brièveté.

Cependant, ce mot n’a pas du tout la même signification. Le confino c’était une mesure répressive de la dictature fasciste. À la veille de la fête du 25 aprile , qui marque la Libération de l’Italie du fascisme, cette traduction semble fort inapproprié. Au début le régime de Mussolini, les dissidents politiques et les intellectuels d’opposition étaient envoyés en isolement dans différents recoins rurales d’Italie (comme il nous le raconte si bien Carlo Levi, dans Il cristo si è fermato a Eboli). C’était cela le confino. Bien évidement ce mot est complètement inadapté à la situation actuelle…

25 avril Italie fin du confino
La fin des pratiques de confino (et autres barbaries) avec la Libération au 25 Aprile. Une scène de joie à Venise, sans respecter la distanciation sociale…

Confinamento serait un autre calque, encore plus calqué que le précédent. Une recherche google à son propos est bien éloquente : les deux principales occurrences du terme viennent de l’Ambassade d’Italie à Paris et d’un site de Suisse. Autant dire que, même si on peut sporadiquement le retrouver dans quelques sites d’information, ce n’est pas celui qui est le plus répandu.

Si la page d’accueil du Monde.fr héberge, aujourd’hui, 33 fois le mot « confinement », ni La Repubblica, ni La Stampa, ni Il Corriere della Sera présentent une seule occurrence de ce mot.

Les Italiens utilisent quel terme ?

Le hashtag #iorestoacasa nous donne peut-être quelques pistes. En effet, il ne s’agit pas simplement d’un code de réseaux sociaux. En Italie, il s’agit du nom officiel du décret ministériel qui établit les mesures contre le coronavirus. D’ailleurs, Josiane Podeur, parmi les traductologues qui ont travaillé dans la comparaison entre français et italien, nous le dit. La langue française préfère en général les substantifs aux adjectifs, alors que c’est le cas inverse pour l’italien.

la reticenza riguardo all’aggettivo si esprime di nuovo nell’uso preferenziale del nome: « Le tour substantif – scrivono Cressot e James – frappe d’avantage que ne le ferait un épithète normale ». […] L’italiano mantiene di norma un atteggiamento contrario [1]

C’est tout à fait normal, en conséquence, que certains substantifs ne trouvent de correspondance en italien.

Un autre phénomène linguistique nous vient à l’aide. C’est l’amour de l’italien pour les mots anglais. En effet, plusieurs média n’hésitent pas à faire recours au mot lockdown pour parler de la situation actuelle . Introduire un anglicisme dans un texte qui en était originellement dépourvu pose cependant quelques problèmes.

Une autre proposition paraît témoigner une solution imparfaite à niveau lexical, mais adhérente aux utilisations effectives. Il s’agit du mot « quarantena ». Bien qu’en français, quarantaine et confinement ne soient pas superposables dans leur signification exacte, en italien on peut remarquer une utilisation très large de ce mot pour parler du confinement. Le travail de l’artiste ZeroCalcare et sa série dessinée Rebibbia Quarantine est exemplaire à ce sujet.

Comment traduire alors ?

Les traducteurs ont une réponse toute prête : selon le contexte !

Si aucun terme ne correspond de façon satisfaisante à « confinement », nous pouvons adapter la structure des phrases afin de communiquer la même idée. Cependant, si le mot « confinement » est utilisé en rapport avec la situation française, l’utilisation du calque est légitime.

Voici pour aujourd’hui les quelques réflexions d’une traductrice sur le terme confinement.

Espérons au plus vite pouvoir s’interroger sur le dé-confinement !

 

Bibliographie

Carlo Levi, Cristo si è fermato a Eboli, traduit par Jeanne Modigliani en français et publié par Gallimard pour la première fois en 1975. En 1979, Francesco Rosi en réalise un film avec, entre autre, Gian Maria Volonté.

Josiane Poudeur, La pratica della traduzione: dal francese in italiano e dall’italiano in francese, 1993, Liguori, 285 p.

In Altre Parole : concorso di traduzione della Fiera del libro di Bologna

Dans la vie d’un traducteur, les salons du livre jouent un rôle de première importance pour la rencontre avec les éditeurs et la découverte des nouveautés éditoriales.

Cette année je me rendrai à la Bologna Children’s Book Fair qui aura lieu dans la capitale emiliana du 1 au 4 avril.

Et j’y serai en tant que participante au concours de traduction In altre parole . Arrivé à sa neuvième année d’existence, il propose la traduction d’un livre depuis le français.

Il s’agit de Le Petit Bonhomme et le monde paru aux éditions La joie de lire, écrit par Sylvie Neeman (une auteur suisse, pays à l’honneur de la manifestation).

Je n’ai pas traduit les dessins de Ingrid Godon, car ils sont tellement merveilleux qui accompagnent à la perfection le texte en français comme en italien…

Éditeurs, littérature jeunesse, traduction
Le salon du livre jeunesse à Bologna, un rendez-vous incontournable dans l’édition italienne.

Un cerveau multilingue ?

Souvent, on me pose la question : « dans quelle langue rêves-tu ? ».

En français ? En italien ?

Incapable de répondre, je repense aux images oniriques qui défilent dans ma tête la nuit. Selon les contextes et les personnes, des mots résonnent tantôt dans une langue, tantôt dans une autre.

En me réveillant, le premier récit qui pose les mots sur le songe va en déterminer la langue. Attribuer les signifiants aux signifiés parus dans le

traduction, culture, anthropologie
L’anthropologue Claude Lévi-Strauss fait de la pensée un attribut un mécanisme universel de l’espèce humaine, au-delà des différences de langue et de « civilisation ».

sommeil va choisir un langage qui n’est pas compartimenté dans ma pensée.

L’autre question à laquelle je ne trouve pas de réponse est, en effet, celle qui me demande dans quelle langue je pense. Français et italien sont tellement intégrés dans mon esprit que je peux compter en alternant les nombres.

Uno deux tre quatre cinque six sette huit nove dix undici douze tredici quatorze

Pourtant, ils ne sont pas indifférenciées : une langue a une tournure parfaite pour exprimer un concept qui fait défaut à l’autre ; dans une des deux, un certain champ lexical est bien plus développé, des mots spécifiques ciblent des idées et des objets inexistants dans l’autre.

Des études neurobiologiques et anthropologiques ont sondé en profondeur les mystères des rapports intercurrents entre langue et pensée. Le chapitre « Des mots pour le dire » de l’œuvre que j’ai traduite, Sottotraccia de Gabriella D’Agostino, creuse la question d’un point de vue théorique. Sous l’angle de la sémiotique de la connaissance, l’auteur arrive à considérer l’anthropologie comme discipline qui fait de la traduction des cultures son instrument par excellence.

Mais, au-delà des analyses scientifiques, la pragmatique du travail de traduction demande une solution concrète et immédiate à l’association des référents . Le défi constant de la traduction, vue comme la transposition d’un texte non seulement d’une langue à une autre, mais d’un un univers culturel à un autre, est bien là : savoir jouer avec les outils inégaux des deux langues pour rendre le même effet.

 

Bibliographie :

Gabriella D’Agostino, Sottotraccia, Bonanno Editore, Palermo, 2017, 220 p.

Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Plon, Paris, 1962, 395 p.