Les enseignements de l’absence de « campanella »

Pendant ces jours de fin d’hiver, je suis professeur d’italien dans un Collège et un Lycée.

Dans le cadre scolaire comme pour des formations professionnelles, transmettre  ma langue maternelle est un travail toujours enrichissant.

La gestion du temps des leçon est une des principales différence entre les cours pour adultes et  l’école.

Souvent, les adultes de mes cours ne sont pas pressés de finir l’heure et demie d’italien…Au début de ma carrière, il n’était pas rare de ne m’investir plutôt sur deux heures.

Quand on aime, on ne compte pas ! Rien n’était plus vrai. Nous apprécions tellement ces moments d’échanges et d’apprentissage que le temps passait bien trop vite.

L’italien à l’école

Cependant, dès mes premières expériences dans l’Éducation Nationale, j’ai bien vu qu’en classe, même si l’activité passionnait particulièrement les élèves, personne ne pouvait résister à l’appel de la récré !

Dans l’établissement où je travaille maintenait, les responsables ont fait un choix quelque peu déroutant mais pédagogiquement fort intéressant.

Il s’agit de l’absence de la « campanella », la sonnerie qui marque les heures et les récrées. À mon grand étonnement, les élèves participaient aux activités et suivent les cours jusqu’au but. L’empressement dicté par la sonnerie a complètement disparu. Cela donne un cadre extrêmement agréable pour l’enseignement.

Ma double casquette de professeur d’italien et de traductrice, me porte aussi à faire une autre considération à propos de cette absence.

 

Il s’agit du manque du terme « campanella » en français. En effet, je me suis rendu compte que, dans la langue de Molière, il n’y a pas de correspondant précis au mot italien.

Bien qu’aux plus érudits, Campanella, puisse faire écho au philosophe Tommaso, dans l’italien courant, c’est un mot qui renvoie de toute sa force au début (et à la fin) des cours.

cours de langue et culture italienne
La maison de Tommaso Campanella. Avait-il un « campanello » ?

À ne pas confondre avec il campanello, son homologue masculin qui nous ouvre des portes (la sonnette de l’interphone), la campanella pourrait être traduite avec la « sonnerie de la fin et des début des cours ».

Une périphrase qui ne change cependant pas le temps des cours d’école.

En effet, cette expérience d’enseignement m’apprend  que l’absence de certains termes peut témoigner d’un rapport culturel différent aux référents dont ils sont les signifiants.

Ma campanella mentale me prévient que j’ai fini le temps à ma disposition pour écrire sur le blog. J’ai des cours à préparer et des copies à corriger.

Nous nous reverrons bientôt j’espère.